L’objet exposé se présente sous une forme composite. Le porte-livre, découpé en bois de frêne, est soutenu par de minces cylindres qui à leur tour s’insèrent dans des hémisphères fraisés pour contenir, dans des canaux circulaires, la variété des encres. Le tout soutient l’élément thématique: les livres d’artiste.
Un de ceux-ci se présente comme un petit volume accompagné d’écrits et de papiers qui en font voir les contenus. Les plaquettes en cuivre qui émergent des pages, sont des gloses pour mémoriser la lecture et marquer les feuilles.
Le deuxième livre se développe en une unique feuille, repliée avec une structure à soufflet sur laquelle sont gravés des signes qui rappellent les emblèmes pour ex-libris. A côté des porte-livres, sont assemblés des éléments qui, de manière non conforme aux proportions usuelles, renvoient aux instruments de travail de l’imprimerie et de la reliure. L’ample forme avec manche en cuir et arrêt-main en cuivre a la fonction de coupe rames de papier. En même temps elle peut être comprise comme base portant les autres instruments de travail comme les aiguilles pour coudre les feuilles, les poinçons, les séparateurs de feuilles, les fils. Les proportions sont expressément altérées pour mieux visualiser leurs fonctions spécifiques.
Papier fait à la main pour suggérer, en s'inspirant des haikus choisis, l'écume de la mer, les ailes de papillons, le ciel illuminé par la lune. Ce sont des feuilles de table placées comme sur des tiges de fleurs. On peut les déplacer sur la tige tordue selon le caprice du moment. Ce sont des instants et des sensations capturés après la lecture de textes chargés d'évocations poétiques et qui renvoient à l'enchantement de la nature.